Qui n’a jamais eu cette sensation que la pièce se met à tourner ? Ou que ça tourne tellement que ça commence à donner des nausées ? Il s’agit probablement de vertiges, voyons d’un peu plus près de quoi il s’agit, comment on les classifie, et qui consulter pour y remédier efficacement.
Le vertige est la sensation erronée de déplacement du sujet ou de son environnement. C’est un motif fréquent de consultation, affectant 15 à 20 % de la population générale, et révèle le plus souvent une maladie bénigne.
Le cervelet est le « petit cerveau » situé à l’arrière du crâne, et joue un rôle essentiel dans la coordination des mouvements volontaires, automatiques et réflexes. En cas d’atteintes de ce dernier, des sensations vertigineuses peuvent survenir, il s’agit alors d’un vertige d’origine centrale. Explications …
Les vertiges d’origine centrale :
Les hémisphères cérébelleux sont responsables de l’harmonisation et la synchronisation de la contraction et du relâchement des muscles du même côté. Une atteinte cérébelleuse ne provoque ainsi aucune perte de force musculaire, et aucune aggravation des symptômes par l’occlusion des yeux.
L’ataxie (qui est un trouble de la statique et de la marche) est le signe d’appel d’une atteinte du cervelet (et donc centrale). Une démarche ataxique est instable, incertaine, associée à des pertes d’équilibre. Il est donc nécessaire pour l’ostéopathe d’exclure toute cause centrale lors d’une consultation pour des vertiges ; auquel cas il se devra de réorienter le patient vers le professionnel de santé adéquat afin de mettre en place rapidement un traitement adapté.
L’ataxie cérébelleuse se caractérise par des anomalies de la coordination des mouvements (épreuve doigts-nez impossible par exemple).
Pour confirmer le diagnostic, il convient de réaliser une IRM cérébrale et centrée sur les conduits auditifs internes, et permettra d’éliminer les urgences neurologiques (rares).
Les vertiges d’origine périphérique (les plus fréquents) :
Une lésion du cervelet n’est pas la seule responsable des vertiges. Les vertiges périphériques sont les plus fréquents et ont pour étiologie des causes ORL ne nécessitant le plus souvent aucune imagerie en cas de signes cliniques typiques (par exemple, vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB), la maladie de Ménière, la névrite vestibulaire …). Une IRM centrée sur les oreilles internes, les méats auditifs internes et la fosse postérieure sera réalisée en cas d’atypies cliniques afin d’évaluer la cause non retrouvée à l’examen clinique.
– Le vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB) :
Il est le plus fréquent, survient lors de certaines positions de la tête ou des changements de position, et est dû à des microcristaux (otolithes) qui irritent l’oreille interne dans les canaux semi-circulaires (voir schéma). Ce phénomène empêche une bonne perception du mouvement, et entraîne des vertiges très souvent violent, brefs (quelques secondes), et rotatoires. Ils ne présentent aucun autre symptôme associé. Dans les formes importantes, la kinésithérapie vestibulaire peut être utile en plus d’un traitement ostéopathique.
– La maladie de Ménière :
D’origine inconnue, elle est due à une surpression labyrinthique (dans l’oreille interne), et provoque des crises de vertiges intenses et rotatoires, durant de 20 minutes à plusieurs heures. Certains signes associés sont présents : nausées, vomissements, acouphènes (bourdonnements) et baisse de l’audition. Cette maladie a tendance à se chroniciser, allant jusqu’à des troubles de l’équilibre permanent et une surdité progressive.
– La névrite vestibulaire :
Il s’agit d’une atteinte inflammatoire du nerf vestibulaire, souvent d’origine virale (ou dans les suites d’une otite), et provoque UNE seule grande crise de vertige. Elle dure quelques jours et régresse progressivement. Seuls symptômes associés : nausées, vomissements. Aucune surdité, acouphènes, ou troubles neurologiques ne sont détectés à l’examen clinique.
C’est là que l’ostéopathie prend toute son importance, et peut accompagner les patients souffrant de ces accès d’instabilité.
Comme nous l’avons vu, la majorité des vertiges ont une cause périphérique, sans signes cochléaires (auditifs), et sont isolés. Ils augmentent aux mouvements, accompagnés de nausées voire de vomissements. L’ORL, souvent consulté en amont, n’ayant pas trouvé de cause vestibulaire ou cérébelleuse, nous renvoi ses patients pour traiter ses accès vertigineux (très souvent en cas de VPPB). Souvent les cervicales ou la base du crâne sont incriminées, suivant l’analyse spécifique de l’ostéopathe, puis rétablies afin d’équilibrer les tensions. Chaque vertige sera traité en fonction de sa cause, et l’Ostéopathe cherchera à redonner du mouvement notamment dans les os des oreilles (les temporaux), qui accueillent tout le système de l’oreille interne.
À noter que dans la sclérose en plaques (SEP), il existe des accès vertigineux, des névrites optiques, et des signes centraux, qui seront retrouvés lors de l’examen clinique (Babinski, ROT vifs …) du praticien.
En cas d’hypotension orthostatique (chute de tension), ou à la suite de la prise de certains médicaments, des sensations d’instabilité peuvent être présente. Dans ces cas-là, le médecin généraliste pourra adapter le traitement.
De plus, toute tumeur, AVC ou traumatisme crânien affectant la zone du cervelet ou de l’oreille interne peut être responsable de vertiges.
En cas de doute, demandez conseil à votre médecin, une consultation chez un ORL sera parfois nécessaire selon les cas, et votre Ostéopathe sera apte à vous réorienter en cas de besoin si vous consultez en première intention.
Quelques mesures en cas de vertiges :
– Eviter la conduite automobile
– Eviter la consommation d’alcool
– Consulter rapidement un spécialiste